Un portrait lacté pour immortaliser votre aventure d’allaitement

Un portrait lacté pour immortaliser votre aventure d’allaitement

Parce que l'allaitement est une aventure incroyable et émotionnellement très fort, j'ai choisi d'illustrer ce moment précieux et éphémère de vos vies pour en faire un souvenir unique. Mais bien plus qu'un dessin, le portrait lacté retrace votre histoire, vos hauts et vos bas, vos émotions, votre voix.

Anissa nous ouvre les portes de son intimité en nous offrant le récit poignant et sincère de son histoire lactée avec sa fille Lana. Voici son histoire.

Mon aventure lactée

Mon récit commence par la naissance de ma fille, Lana. Ce petit rayon de soleil est né après deux ans et demi de parcours.

En dehors de ça, je travaille en néonatalogie, auprès de nouvelles mamans qui souhaitent allaiter. Il était donc évident pour moi d’essayer cette aventure lactée.

Le début d’une aventure

Tout a commencé le 8 décembre 2023 avec la tétée d’accueil. Je ne sentais rien à cause de la péridurale (que je ne voulais pas au départ, mais c’est une autre histoire). Elle était là, près de moi, contre moi. C’était parti pour une aventure incroyable !

Malheureusement, Lana est née à 3,760 kg et a perdu plus de 10 % de son poids dans les 24 à 48 heures suivant sa naissance. J’étais assez aguerrie sur le sujet de l’allaitement, mais mon nouveau rôle de mère et de nourricière prenait le dessus. Les soignants et les médecins ont défilé toute la journée pour me convaincre de donner du lait artificiel à Lana. Je leur tenais tête et ai réussi à leur expliquer mes connaissances.

Une nuit passe. Au petit matin de son J2, Lana avait encore perdu du poids. Dans l’après-midi, une soignante m’a amené un tire-lait accompagné d’une dizaine de biberons de lait artificiel. J’ai fondu en larmes. Je n’avais plus la force nécessaire. J’étais fatiguée. Je culpabilisais de me dire que ma fille perdait du poids parce que je n’avais pas suffisamment de lait ou qu’il n’était pas assez riche pour la faire grossir.

J’ai donc tiré mon lait et fait une pesée tétée. Dans cette détresse, j’ai eu une chance : j’ai accouché dans l’hôpital où je travaille. Mais plus encore, j’ai accouché le week-end où j’étais censée être de service, donc mes collègues les plus proches travaillaient. Des amies, à vrai dire. Je me suis empressée de les appeler à la rescousse. J’ai confiance en elles.

Anaïs, Morgane et Amélie ont donc débarqué dans ma chambre (à tour de rôle ou en même temps, mais elles sont venues me voir). Quelle idée fabuleuse j’ai eue ! Elles ont réussi à me rassurer et à m’apaiser. À me rappeler les bases de l’allaitement que mon cerveau avait décidé de supprimer au moment le plus opportun.

Ce qui ressort de toutes ces discussions, c’est que ma montée de lait n’avait pas encore eu lieu. J’étais seulement à J2.

La nuit suivante, j’ai rencontré une soignante très présente et à l’écoute, qui s’y connaissait en allaitement. Elle était d’accord avec mes amies et m’a conseillé de ne pas tirer mon lait, de ne pas donner de lait artificiel, juste d’attendre...

Fabuleux. À mon réveil, à J3, j’ai eu ma montée de lait. Ça y est, tout allait rentrer dans l’ordre !

Les premiers mois : un mélange d’émotions

Nous sommes rentrés à la maison à J4. Une fois par semaine, j’avais rendez-vous chez la sage-femme pour vérifier le poids et la santé de Lana. C’était un énorme stress pour moi. J’avais si peur que tout s’arrête à chaque visite.

Mais cette aventure lactée me réservait de belles surprises. Lana grossissait parfaitement. Elle se trouvait sur la courbe du milieu de son carnet de santé. J’étais rassurée.

Chaque succion où elle déglutissait, chaque respiration qu’elle faisait, chaque caresse dans mon dos pendant qu’elle tétait, chaque apaisement qu’elle ressentait, chaque moment où sa petite main serrait mon doigt, chaque fois où elle s’assoupissait et s’endormait en toute confiance... Chaque tétée était précieuse, unique et restera éternelle dans ma mémoire.

L’allaitement est pour moi la façon la plus naturelle et parfaite d’alimenter Lana. J’aime savoir qu’elle reçoit mes anticorps, que mon corps est si incroyable qu’il a su créer une alimentation faite, au microbe près, pour elle.

Allaiter m’a aussi permis de sortir sans me prendre la tête avec les biberons, la température du lait ou la quantité à donner. J’étais là, Lana était là, et ça suffisait.

À deux mois, Lana a commencé à faire ses nuits (on parle de 21 h à 9 h du matin !). À quatre mois, elle a eu une bronchiolite. C’était stressant car elle mangeait moins mais plus souvent. Heureusement que je connaissais cette maladie par cœur grâce à mon métier. Mais je me suis rendu compte que, quand c’est son bébé, tout devient illogique.

Son poids avait stagné, ce qui était normal, mais moi, ça me stressait encore plus !

La séparation, l’adaptation et les doutes

À six mois, je suis partie à l’étranger pour un EVJF. Un déchirement. J’ai même décalé mon départ d’un jour au dernier moment. Je partais pour trois jours.

J’ai tellement pleuré de partir loin d’elle... Mais j’avais prévu un stock de lait au congélateur et elle prenait bien les biberons. Le risque était qu’à mon retour, elle refuse le sein.

Cette aventure lactée m’a amenée à tirer mon lait dans l’avion, au restaurant, dans un musée... et même à rentrer en boîte avec un sac à dos rempli d’un tire-lait !

Quand je suis rentrée, après trois jours, Lana m’a regardée fixement, puis a fondu en larmes dans mes bras. Elle me regardait, pleurait, s’arrêtait, puis recommençait. C’était atroce.

Puis, après quinze minutes, le calme est revenu. Je lui ai proposé le sein, et elle l’a tout de suite pris. J’étais soulagée et heureuse que tout continue !

La reprise du travail et la baisse de lactation

À six mois et demi, j’ai repris le travail. Lana était gardée par une amie ou par son papa en attendant une place en crèche. Je tirais mon lait au travail.

Le premier jour, j’ai pu tirer trois fois. Le lendemain, une urgence avec un bébé prématuré m’a empêchée de le faire.

Je suis rentrée, après douze heures de travail, et j’ai fondu en larmes.

Malheureusement, la baisse de lactation a commencé. Lana tétait différemment. Elle enfonçait sa tête dans mon sein, tirait sur mon mamelon, s’énervait et pleurait après chaque tétée. Elle me faisait mal au coeur.

J’ai contacté une conseillère en lactation. Elle m’a conseillé le power pumping... Une épreuve intense.

Un jour, en sanglots, je lui ai demandé comment arrêter l’allaitement.

Elle m’a répondu :

Pourquoi voulez-vous arrêter alors que, visiblement, votre cœur n’est pas prêt ?

Elle avait raison.

J’ai acheté du lait artificiel "au cas où".

L’évolution et la fin progressive

À huit mois, nous sommes partis en Norvège. Là-bas, j’ai laissé tomber les biberons et remis Lana plus souvent au sein. J'ai donc pris le parti de ne pas encore la compléter au biberon et de la mettre au sein beaucoup plus souvent. Je pensais avoir réglé ses tétées comme une horloge alors que, peut être, il y aurait eu d'autres tétées si je l'avais mieux écouté.

Le voyage s'est parfaitement bien passé et, encore une fois, l'allaitement c'est juste magique et encore plus à l'étranger ! Pas de biberons ni de lait en poudre, juste elle et moi. Mais à notre retour, son poids avait encore stagné. Stress.

Un matin, avant un rendez-vous chez la pédiatre, j’ai tenté un biberon après la tétée : elle a bu 180 ml après la tétée du matin. Un mélange de douleur et de soulagement...

Je ne savais pas quoi ressentir. J'étais complètement perdue. J'avais envie de tout arrêter. J'avais le sentiment de l'avoir sous nourrir ces derniers mois. D'être complètement inconsciente d'avoir fait ces choix... 

Arrivées à notre rendez-vous, Lana avait pris pas mal de poids !!! Donc, rien à voir avec le biberon du matin. La pédiatre m'a rassuré concernant le biberon en me rappelant qu'un bébé allaité se régule sur 24h de tétées. Mais ce biberon court-circuitait mon esprit. Il me fallait quelques jours de réflexion pour prendre ma décision...

Finalement, j’ai décidé d’introduire des biberons en complément. Les tétées ont peu à peu disparu, sauf celle du soir. J'ai aussi essayé d'enlever celle-là mais j'ai fondu en larmes rien qu'en y pensant.

Aujourd’hui, Lana a presque 13 mois, et la tétée du soir est toujours là.

Avoir vécu un parcours PMA pour avoir Lana me fait penser que, peut être, je n'aurais qu'elle. Peut être qu'elle est ma seule aventure lactée de toute une vie.

Peut être que c'est mon unique fois.

Peut être que mon cœur n'est pas encore prêt à arrêter, tout simplement...

Anissa

 

Merci infiniment Anissa pour ce témoignage émouvant, si vous aussi vous souhaitez illustrer votre aventure lactée contactez-moi !

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